28 Fév 2021

SABLE

Création de SABLE
Une semaine de recherche sur le plateau de la Maison du Théâtre à Brest.
Mesurer la taille du Monde

Betty Brat d’un côté, François et Laurent, de l’autre. Leur lieu de vie porte le même nom et la même adresse : maison aux quatre vents / Walden Robinson, à gauche après la catastrophe, tout droit dans le mur et le bonheur quand même. Pour François et Laurent, cette maison est une cabane, ancienne vigie de secourisme en mer au bord d’une plage qui s’est déplacée à plusieurs centaines de mètres ; pour Betty, un immeuble HLM délabré.
À travers deux récits et deux réalités singulières, SABLE met en dialogue plusieurs situations de dissensus politiques et tente de rétablir une solidarité entre des enjeux trop souvent séparés : sociaux et environnementaux. La formule « fin du monde, fin du mois, même combat », reprise par des manifestants du mouvement des gilets jaunes, embrasse un archipel de conflictualités politiques dont l’objet est de défendre, ici une rivière et sa biodiversité, là une usine et ses ouvriers et là encore un quartier et sa vie collective. Dans chacune de ces histoires de résistance, des individus ou collectifs s’opposent aux mêmes logiques d’exploitation et se présentent comme défenseurs du vivant ; humain ou non humain.

Ici, le sable est un marqueur à la symbolique multiple ;
mémoire de quelque chose, un fragment de l’histoire du vivant, une ancienne montagne ;
protecteur des biodiversités face à l’érosion et aux intempéries ;
granulats, « ressources naturelles » à exploiter pour la fabrication de nos villes bétonnées ;
Betty, François et Laurent, chacun.e à leur manière, refusent leurs états d’exploiteurs ou d’exploités face à un système économique dominant au sein duquel les lois de la rentabilité, de la compétition et de la croissance économique semblent indépassables : pour survivre, il faut s’enrichir, produire sans cesse et, cela, jusqu’à l’épuisement. Épuisement des travailleurs et épuisement des ressources environnementales, même combat.

Betty Brat a conscience qu’il est plus difficile de faire démocratie que de consentir à un ordre établi consistant à la performance et à la production de richesses, modernité illusoire. Mais elle décide de faire face aux « vautours » coûte que coûte, ici des promoteurs immobiliers. De leur côté, François et Laurent, face à leur propre tentation de renoncer à l’ambition de changer l’état du Monde, décident de se lancer dans un programme d’entraînement contre le « Yfaubien » et le « Yapa d’alternative ». Ils entreprennent une série d’exercices d’auto-défense et de lancers de poèmes, slogans, bouteilles à la mer.

ÉQUIPE ARTISTIQUE

Texte de Eva Bondon, Alexis Fichet et Odile Vansteenwinckel
Mise en scène de Lionel Jaffrès
Dramaturgie de Isabelle Hazaël
Regards scientifiques de Juan Baztan (Marine Sciences For Society), Jean-Paul Vanderlinden (CEARC-UVSQ), Mary Elliot (LPG Nantes)
Avec Romain Brosseau, Arnold Mensah et Louise Morin
Regards artistiques de Nicolas Filloque, Ida Hertu, Ingrid Petitgrew, Antonin Lebrun et Hélène Barreau
Construction : Charles Roussel
Création vidéo de Xavier Guillaumin et Loïc Le Cadre
Création lumière de Stéphane Leucart
Création musicale de Csaba Palotaï (à confirmer)
Création sonore de Guillaume Tahon

Partenaires et soutiens : Programme Mesurer la taille du Monde (CEARC-UVSQ, Marine Sciences For Society, Le Grain), la Maison du Théâtre, la ville de Brest, Itinéraire d’artiste(s) (Au bout du plongeoir à Rennes, Chapelle Dérézo à Brest, Fabriques à Nantes), Fondation Daniel & Nina Carrasso

https://www.theatredugrain.com/SABLE-SPECTACLE-EN-CREATION.…